Une minute on tue et un siècle on massacre,
Une minute on scandalise et une vie on exécute,
Une minute on soutient et une seconde on oublie,
Une minute on se recueille et une seconde on torpille,
Une minute on se rassemble et une éternité on s’éloigne,
Une minute on se souvient et une vie on s’aveugle,
Une minute on partage et une vie on dépouille,
Une minute on se comprend et une éternité on s’insulte,
Une minute on se serre les coudes et une vie on serre les dents,
Une minute on tire à blanc et des décennies on tire à bout portant,
Une minute juste une minute on s’apitoie puis on tourne le dos,
Une minute on implore et une seconde on fait tomber les masques.
Une minute de silence occidentale, mondiale,
Une minute on assiste à la mascarade,
Une minute les charlots pleurent les charlies.
Une minute je veux gerber sur cette comédie,
Une minute je veux mémoriser cette journée d’unité unifiée derrière des criminels horrifiés.
L’Occident arrogant donneur de leçons, mutile par ses créations, vous piétine, vous assoiffe, vous sourit, vous affame en vous dépossédant de vos ressources, vous mène à la baguette comme par magie, vous tend le bras et vous arrache l’âme, vous dépossède de votre identité et se mue sans jamais se libérer de sa vieille peau colonialiste.
L’Orient s’est assourdi par son silence, son calme anésthésiant, sa stupidité, sa tragique « révolution », sa lente évolution, sa division et sa soif de l’occident.
La minute est passée, le spectacle est terminé et le rideau est tombé,
La tragédie peut souffler et reprendre là où elle s’est arrêtée avant la minute de répit,
La « vie » continue et pour votre bien, oubliez et faites durer la minute de silence, ça les arrange depuis toujours.
Je me tais, ma minute vient de s’écouler.